Le résumé session
L’archéologie de la forêt boréale : projets et innovations en Ontario et dans les régions avoisinantes
Présidente de session : Jill Taylor-Hollings et Scott Hamilton
Six saisons du projet AsiniskawĪthiniwak la recherche archéologique engagée dans la participation communautaire pour appuyer la réappropriation culturelle
1Jill Taylor-Hollings
1Scott Hamilton
1Clarence Surette
1Chris McEvoy
1Laura Gosse
2Kevin Brownlee
1Département d’anthropologie, Université Lakehead, Thunder Bay, ON
2The Manitoba Museum, Winnipeg, MN
Des Gardiens du savoir AsiniskawĪthiniwak (Cri des roches), des académiciens et des partenaires en recherche ont développé des livres d’histoire illustrés qui racontent la vie dans le nord du Manitoba au début des années 1600. Chaque histoire de l’auteur William Dumas a lieu dans une des 6 saisons du cycle annuel et évoque le passage à l’âge adulte des jeunes. Ces livres seront accompagnés de guides pour les professeurs, de applications numériques et de matériel didactique. Des informations historiques, ethnographiques et archéologiques appuient le thème et sont présentées dans des textes et illustrations encadrés. Le projet cherche à améliorer la connaissance de la langue AsiniskawĪthiniwak, à renforcer les valeurs culturelles traditionnelles et à fournir un aperçu de la vie autochtone, avant le contact.
La recherche archéologique est conçue pour appuyer les processus de réappropriation culturelle et de l’enseignement au sein des communautés AsiniskawĪthiniwak. Ceci met au défi les académiciens de repenser l’archéologie dans une perspective interprétative différente, une perspective conçue et dirigée par les Gardiens du savoir alors que nous sommes tous à découvrir des nouvelles façons de savoir. L’université Lakehead entreprend une nouvelle étude en culture matérielle centrée sur l’analyse d’objets empruntés du Musée du Manitoba. Ces objets sont reproduits en utilisant le balayage, le modelage et l’impression 3D. La numérisation de poteries reconstruites permet la reproduction virtuelle de technologies de tissage qui sont mal comprises. L’extraction de résidus organiques de tessons de céramique pour créer des échantillons micro-botaniques ou des datations au radiocarbone, est déjà entamée.
Le bison boréal: les représentations artistiques livrent de nouvelles connaissances
1Elizabeth Carpenter
1Jessica Z. Metcalfe
2Wes Olson
1Département d’anthropologie, Université Lakehead, Thunder Bay, ON
2Bison Consulting Services
Les bisons ont vécu en Amérique du Nord pendant des millénaires et ont grandement influencé l’histoire culturelle et l’histoire écologique du continent avant leur quasi-disparition pendant les années 1880 en raison de l’établissement des Européens. Le bison des plaines (Bison bison bison) est bien connu pour son abondance sur les Grandes Plaines du centre de l’Amérique du Nord. Ils furent chassés de façon spectaculaire par les Autochtones sur des sites de chasse communautaires tels le précipice-à-bisons Head-Smashed-In en Alberta ainsi qu’à maints autres endroits. Le bison des bois (Bison bison athabascae) est moins bien connu; à la période historique, il occupait la forêt boréale du Canada et de l’Alaska. L’aire occupée par le bison des bois est généralement décrite comme s’étendant du centre-nord de la Saskatchewan au nord-est de la Colombie britannique, à sa limite sud, et du centre des Territoires du Nord-Ouest vers l’intérieur de l’Alaska, à sa limite nord. Cependant, plusieurs sources de données, y compris diverses formes artistiques, suggèrent que le territoire du bison des bois, s’est peut-être étendu au-delà de ces frontières pour inclure la forêt boréale de l’Ontario. Cette présentation examinera des exemples choisis d’art dépeignant le bison, incluant l’art rupestre et les effigies, comme éléments de preuve de la distribution du bison et des relations humain-bison dans ces environnements septentrionaux.
Qu'est-ce que c'est que le Blackduck ?
Bradley G. Hyslop
Vesselquest, Sioux Lookout, ON
En archéologie, le terme Blackduck a été initialement utilisé par Lloyd Wilford en 1950 pour désigner une collection de tessons de céramique récupérés près de la ville de Blackduck, Minnesota. Depuis lors, le terme Blackduck est devenu synonyme de toutes les poteries du Sylvicole supérieur de forme globulaire décorées d'impressions à la cordelette trouvées dans une zone désignée sous le nom de Minontoba (nord du Minnesota, nord-ouest de l'Ontario et sud-est du Manitoba). Cependant, le degré élevé de variation du motif décoratif extérieur ainsi que certaines variations d'attributs de la céramique observées sur la plupart de ces vases de forme globulaire suggèrent qu'une structure taxonomique alternative à l'idée que « tout est Blackduck » soit nécessaire. Bien qu'en 1990 le modèle Rainy River Composite (RRC) ait été proposé par Brian Lenius et Dave Olinyk pour répondre à cette préoccupation, certains aspects du modèle RRC sont problématiques. Cet article décrit une partie de la variabilité observée sur la céramique précédemment considérée comme Blackduckrécupérée de la région du lac Seul du nord-ouest de l'Ontario et présente un modèle taxonomique alternatif appelé le Minontoba Composite pour contrer le modèle RRC ainsi que l'idée que tous les vases décorés à la cordelette de la fin du Sylvicolesoit de la poterie de type Blackduck.
Stratégies de subsistance de la période du Sylvicole de la Forêt boréale du Sud : analyse micro-botanique à partir de carottes de sédiments lacustres
Shane Teesdale
La période du Sylvicole de la forêt boréale méridionale correspond à un changement dans les stratégies de subsistance des habitants de la région, y compris l'exploitation du riz sauvage et la consommation de maïs. Au cours des dernières décennies, la recherche utilisant des preuves micro-botaniques a poussé les étendues temporelles et géographiques de ces deux aliments de base. Dans le cadre de ma recherche de maîtrise, j'ai l'intention d'examiner des sources de données micro-botaniques similaires - en particulier des grains de pollen et des phytolithes - récupérés dans des carottes de sédiments lacustres du nord-ouest de l'Ontario et de la péninsule supérieure du Michigan dans l'espoir de retracer ces changements dans les stratégies de subsistance au cours de la période forestière dans cette région. Cette présentation passera en revue certaines des recherches antérieures effectuées dans la forêt boréale du sud afin de contextualiser mon travail proposé, tout en décrivant la zone d'étude et les sites principaux.
La susceptibilité magnétique; une nouvelle clé qui donne accès au passé invisible de la forêt boréale
Jamie Steinberg et Scott Hamilton
Département d’anthropologie, Université Lakehead, Thunder Bay, ON
La prospection archéologique dans l’écozone de la forêt boréale du nord-ouest ontarien est difficile dans le meilleur des cas en raison de la densité de la végétation, les défis en logistique, et la complexité physiographique. De plus, les archéologues qui y travaillent n’ont pas eu la chance de mettre à l’essai les méthodes de télédétection modernes comme on a pu le faire ailleurs dans le monde. Quoique cette situation soit en train de changer, les méthodes de l’archéo-géophysique sont parmi les dernières techniques de télédétection à être utilisées dans le nord-ouest ontarien en raison des défis posés par la combinaison du Bouclier canadien et de la forêt boréale.
Le Terraplus KT-10 est unappareil portatif qui peut mesurer la susceptibilité magnétique d’un point unique ou d’un plus grand espace. Quoique la susceptibilité magnétique ait été utilisée par les archéologues depuis des décennies dans d’autres régions, elle n’a presque pas été essayée dans le nord-ouest ontarien. Les sols typiquement acides détruisent la plupart des témoins archéologiques organiques laissés par les premiers peuples mais la susceptibilité magnétique peut être la clé pour dévoiler ces témoins invisibles. Nous allons revoir les résultats préliminaires d’une série d’essais conclus récemment près de Thunder Bay ainsi que les projets futurs pour les données recueillies à Red Lake, Ontario.