Le résumé session
Les histoires orales et l’archéologie
Président de session: Christopher Kerns
Des histoires personnelles d’archéologues : contextualiser la pratique de l’archéologie
Christopher Kerns, Timmins Martelle Heritage Consultants Inc., London, ON
Des histoires personnelles obtenues de l’histoire orale peuvent fournir un contexte vital pour la construction d’histoires disciplinaires d’enquête archéologique. Les histoires personnelles obtenues lors d’interviews semi-dirigés, en combinaison avec des documents publiés et non publiés, peuvent éclairer les décisions clés et les choix interprétatifs pris lors de l’enquête archéologique. Ces histoires orales ont récemment été inclues dans l’examen des recherches archéologiques du néolithique des Orcades. Par conséquent, une meilleure compréhension du néolithique britannique a émergé sous l’influence des Orcades. Cette recherche démontre que l’intégration d’histoires personnelles dérivant de l’histoire orale peut être bénéfique aux projets cherchant à contextualiser le discours contemporain.
Contes tordus : Réalité et fiction dans les histoires orales de la prison du comté d'Elgin
Holly Martelle , Timmins Martelle Heritage Consultants Inc., London, ON
Les sites de prisons historiques sont souvent le sujet de la tradition locale. Cette tradition peut être l'une des informations les plus critiques pour guider les travaux archéologiques sur les anciens sites institutionnels. Entourés de secret, de conspiration et d'intrigues, de nombreux récits non écrits de personnes semblent plus grands que nature et d’événements inimaginables. Cependant, les vérités des histoires de prison sont souvent plus étranges que la fiction. Déplacer les sépultures perdues depuis longtemps des personnes exécutées dans les anciennes prisons de l'Ontario peut être un exercice difficile et totalement AMUSANT consistant à comparer plusieurs sources de preuves pour démêler les vérités, les vérités partielles et les mensonges purs et simples. Cette présentation fournit un résumé de l'utilisation (et de la valeur) de l'histoire orale dans le tri de la vie et de l'époque à la prison du comté d'Elgin avant 1900.
À travers le bois dense : La Bande de Wahbanosay et Autochtones : Colons et Connexions à la tête du lac
Scott W. J. Martin, Sustainable Archaeology, Université McMaster, Hamilton, ON
La pépinière (AhGx-8) dans les jardins botaniques royaux, à Hamilton, en Ontario, est un lieu d'activité sporadique au moins depuis des millénaires. Il faisait partie d'un plexus de sites positionnés autour de Cootes Paradise. Situé sur la voie navigable est-ouest et la route de portage terrestre de l'ouest du lac Ontario (le lac d'amont) à la rivière Grand et vers l'ouest, ce site était probablement connu de plusieurs générations de voyageurs et de commerçants. Plusieurs espèces exotiques et pseudo-exotiques ont été récupérées sur le site (et d'autres dans la vallée de Dundas) ainsi que de nombreux autres objets du quotidien, relatifs à la vie quotidienne entre la zone humide et l'escarpement. Récemment, ce que l'on croit être la preuve d'un camp de Mississauga jusqu'alors inconnu de la fin du XVIIIe ou du début du XIXe siècle a également été reconnue. Il est suggéré que les occupants étaient membres de la bande du grand-père maternel du révérend Peter Jones (Kahkewaquonaby). Les gens du chef Wahbanosay ont été pour la plupart oubliés. Pour les Mississaugas de Head of the Lake, les années 1800 étaient une période de grande transition - le déclin de la traite des fourrures et l'empiètement incessant des colons. Il reste cependant des preuves documentaires, qui seront explorées dans le contexte des découvertes archéologiques de la région.
Le rôle de l’archéologie dans le processus de réconciliation : l’appui aux archéologues autochtones et les chemins de la guérison
Paulette Steeves, Département de sociologie, Université Algoma, Sault Ste-Marie, ON
Les histoires des peuples autochtones de l’Île de la Tortue ont été niées depuis plus d’un siècle. Le refus par les archéologues de reconnaître les liens autochtones au territoire avant 12 000 ans passés a coupé les premiers peuples de leur pays ancestral et en a fait des immigrants aux Amériques. Mais plusieurs traditions orales autochtones affirment qu’ils ont toujours été ici, depuis les temps immémoriaux. Les archéologues réfèrent aux premiers peuples de l’hémisphère occidental en tant que gens de la culture Clovis tandis que le seul endroit où un groupe culturel, le soi-disant peuple Clovis, occupait l’hémisphère au complet, est dans l’imagination débridée des archéologues. Les liens aux ancêtres, au territoire, aux identités et aux histoires sont essentiels pour tout peuple, pour leur santé, leur guérison et leur bien-être. Pour des peuples qui ont survécu aux génocides, à la rayure de leur histoire, au reniement de leurs liens avec le territoire et à l’assimilation forcée, il est essentiel à leur santé et leur bien-être de réclamer leurs histoires et leurs liens au territoire. Réclamer l’histoire est un chemin de guérison et de reprise de la vie, un détour de la route vers l’extinction du colonialisme, un voyage d’un passé pénible vers un avenir d’épanouissement et de renouveau. Connaître et discuter des liens avec le territoire à travers le temps et l’espace, la famille, l’identité et la culture sont des droits humains fondamentaux. Cette discussion est basée sur plus de 22 ans de recherches, une base de données de centaines de sites archéologiques datant d’avant 12 000 ans avant aujourd’hui et tisse un sentier vers la reprise, le renouveau, la guérison et la réconciliation.
Dater les histoires orales : la radiométrie et l’analyse statistique bayésienne
Carlton Quinn Shield Chief Gover, Département d’anthropologie, Université du Colorado Boulder, Boulder, É-U
Les avancés récentes dans l’analyse informatique donne aux archéologues les moyens d’analyser de grandes quantités d’information couvrant un large espace temporel et spatial. Les statistiques bayésiennes des données radiométriques ont été principalement utilisées pour préciser la chronologie culturelle et identifier plus précisément des changements dans la culture matérielle. Cependant, cette méthode pour produire des données exactes et précises des âges radiométriques peut être aussi utilisée pour donner des âges absolus à des évènements enregistrés dans les traditions autochtones. L’utilisation des informations enregistrées dans les traditions orales autochtones a longtemps été critiquée dans l’interprétation des données archéologiques. En outre, lorsque les données de la tradition orale sont utilisées, elles ne sont mentionnées qu’en passant uniquement pour supporter l’interprétation de l’auteur. Les traditions orales autochtones devraient être critiquées, comme toutes les autres sources d’information, afin de fournir une plus grande compréhension de l’Amérique précolombienne. Nous utilisons une étude de cas qui vise à dater des évènements autochtones historiques dans les Grandes Plaines.