Le résumé session
Aux origines de la perte: l’évolution de l’érosion côtière le long des voies navigables du centre du Canada
Président de session : Pierre Desrosiers
Le patrimoine submergé de la rivière Richelieu en danger
Marijo Gauthier-Bérubé, Musée du Fort Saint-Jean, Saint-Jean-sur-Richelieu, QC
La rivière Richelieu est au cœur des développements sociaux économiques de sa région et cette importance se reflète dans son patrimoine maritime. De 2016 à 2018, la première phase de notre projet a permis l’identification de nouveaux sites ainsi que la réinterprétation de sites déjà répertoriés. Ces vestiges font face à des risques élevés de destruction par les glaces, la fluctuation du niveau des eaux, l’érosion des berges et l’état général de l’archéologie subaquatique au Québec. Alors que nous planifions une deuxième phase du projet afin de poursuivre l’étude et la documentation des sites, de nouveaux défis se posent, autant sous l’eau que sur terre ferme, pour lesquels des solutions se pointent à l’horizon.
Une perspective archéologique de l’érosion de sites ancestraux W8banakiak sur les rivières Saint-François et Bécancour (QC)
Nicolas Pinceloup, Bureau du Ndakina, Waban-Aki Grand Council
Louis-Vincent Laperrière-Désorcy, University of Toronto
Depuis des temps immémoriaux, la première nation W8banaki naviguent l’Alsig8ntegw (rivière Saint-François) et la W8linaktegw (rivière Bécancour), un corridor naturel nord-sud qui traverse leur territoire ancestral, le Nkadina. Des études préliminaires ont identifié jusqu’à 69 sites archéologiques le long de ces cours d’eau, dont certains remontent à 12 000 ans avant aujourd’hui. Des épisodes répétés de « gel-dégel », causés par les changements climatiques, ont augmenté de façon importante l’érosion des berges des deux rivières. Des sites archéologiques ainsi que des aires d’intérêt culturel et archéologique le long de ces rivières sont dorénavant à risque de disparaître. Afin de parer ce phénomène, l’équipe du Bureau du Ndakina (du Grand-Conseil Waban-Aki) est à élaborer une modalisation exhaustive des caractéristiques des deux rivières en se servant de l’expertise autochtone dans différentes disciplines telles l’archéologie, la géomorphologie et les études historiques. Cent-trois zones ont été choisies en raison de leur potentiel archéologique élevé et ont fait l’objet d’étude sur le terrain au cours de l’été 2020 afin de caractériser leur vulnérabilité au processus d’érosion. Un indice de vulnérabilité à l’érosion a été développé suite aux travaux sur le terrain et sert lors de la mise en œuvre de protocoles de suivi. Cet indice nous permet de reconnaître les sites et les aires de haut potentiel en voie de disparition rapide et à orienter les opérations d’archéologie de sauvetage au Bureau du Ndakina.
Problèmes d’érosion sur des sites archéologiques au cœur d’un parc national
Marianne-Marilou Leclerc, Archaeologist, Lake Témiscouata National Park
Marie-Eve Morissette, Archaeologist, Wolastoqiyik Wahsipekuk First Nation
Les inspections et la surveillance continues par les archéologues du Parc National du lac Témiscouata depuis ses débuts, ont permis d’avoir un suivi sur l’état des nombreux sites archéologiques au cœur du parc. Malheureusement, un phénomène d’érosion est observé sur certains d’entre eux et la perte de données est un constat inévitable chaque année. Le Parc National du lac Témiscouata se trouve au centre du territoire ancestral non cédé de la Première Nation Wolastoqiyik Wahsipekuk, une collaboration pour un projet était toute naturelle. Afin de tenter de répondre aux préoccupations de chacun des partenaires, un projet de mesure de l’érosion a d’abord été mis en place dans le but de récolter des données sur le phénomène. Pour la suite, il est espéré que ces données pourront servir à orienter les avenues et possibilités d’interventions à choisir pour le futur de ces sites. Nous vous proposons aujourd’hui de vous présenter ce territoire particulier, le projet que nous avons choisi de mettre en place pour la mesure de l’érosion et nos questionnements et réflexions pour la suite des choses.
Paysages Transformateurs à Severn House (GlIv-1)
Jean-Luc Pilon and Katherine Davidson, Carleton University, Ottawa
L’érosion active du site GlIv-1 (Severn House) a été observée et documentée à l’aide de la photographie, l’imagerie satellite, les journaux de poste et la cartographie de la CBH, et l’observation sur le terrain. En analysant ces archives, nous pouvons décrire le processus continu d’érosion depuis l’établissement du poste en 1759. Plusieurs facteurs ont contribué et même accélérer l’érosion de la rivière Severn : des processus naturels comme la dynamique de la rivière, mais aussi la perte de pergélisol et les changements au cycle de gel-dégel qui pourraient être reliés aux changements climatiques, le développement urbain, la déforestation et d’autres activités humaines. Cette érosion menace aussi la communauté moderne de la première nation Fort Severn, comme en fait preuve l’abandon de plusieurs édifices situés sur le haut de la berge de la rivière. Quoiqu’il y ait eu plusieurs efforts pour réduire l’impact de l’érosion au cours des 262 années de l’existence du poste, il est urgent de trouver d’autres solutions afin de réduire l’impact sur la communauté et ses ressources patrimoniales.